La construction du mot Sel débuta au mois de mars. Disposant initialement d’un bassin rectangulaire en argile de 18 x 2,5 m, je dus combler des espaces et en creuser d’autres pour écrire les trois lettres de 6 x 2,75 m chacune. Ensuite, il fallut remettre en état le circuit de chauffe de l’eau qui précède le mot, soit reconstruire les ponts, les enduire d’argile et dans un dernier temps préparer le fond des bassins. Une fois le circuit terminé, le mot fut mis à sec pour pouvoir retirer la vase qui s’était accumulée et obtenir des fonds lisses composés uniquement d’argile. Cette construction et préparation du mot furent terminées début juin. Au départ, seuls le “L” et le “E” produisaient du sel. À la fin juin, l’eau ayant atteint un fort taux de salinité, chaque lettre produisait dix à quinze kilos de sel par jour. Les pluies du mois de juillet ont plusieurs fois ralenti la cristallisation du sel. La production de la saison s’éleva, pour l’ensemble du mot, à environ quatre cents kilos de sel et cent cinquante kilos de fleur de sel.